Où en est le Sud Manche ?
Par Philippe Bas
Entre
mer et bocage, dans un environnement naturel exceptionnel, le Sud Manche est
une terre de contrastes.
Il a pour lui de formidables
atouts: sa richesse humaine, sa qualité de vie, la vitalité de ses
associations, son tissu artisanal et industriel, sa pêche, son agriculture,
avec une puissante industrie de transformation, ses capacités d’innovation
technologique, son attrait touristique (le Mont-Saint-Michel mais aussi
Granville, notre bocage, les vallées de la Sée et de la Sélune…), et bien
d’autres choses encore!
Pourtant, le Sud Manche est, à certains égards, en crise: crise de
l’emploi, crise économique, crise démographique, crise des services publics en
milieu rural.
Cette crise se traduit par le départ de nombreux jeunes pour trouver du
travail, un départ généralement sans retour. Le sentiment existe aussi d’une
inégalité de traitement entre les zones situées à proximité des grands axes et
les autres, dont certaines, comme le Mortainais, souffrent encore de leur
enclavement.
Au cours des années récentes, trop de nouvelles difficiles à assumer se
sont accumulées: suppression du tribunal d’Avranches, fermeture de collèges,
annonce du démantèlement des barrages de la Sélune, création ou extension de
centres d’enfouissement d’ordures ménagères dans
des zones sensibles, projet de ligne à très haute tension, sans parler des
suppressions d’emplois industriels et des fermetures d’exploitations agricoles.
Dans le même temps, les grands projets d’infrastructures tardent à se
concrétiser: report de la mise aux normes TGV de la ligne Dol de
Bretagne-Avranches, modernisation de la ligne Paris-Granville sans cesse
différée, renoncement au projet d’autoroute à l’est d’Avranches et à la mise
aux normes autoroutières de la quatre-voies entre Pontaubault et Pontorson,
report du projet portuaire de Granville, retard de la mise à quatre voies de la
route Avranches-Granville, etc…
Certains de ces projets finiront par voir le jour, en tout ou
partie, grâce à l’action conjuguée du Conseil général, de l’Etat et de la
Région.
Mais pour être gagnants dans la compétition des territoires, il nous faut
être plus rapides. Le plan de redynamisation du Mortainais va y contribuer.
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Regroupons nos collectivités !
Par Philippe Bas
Nous ignorons quel sort le nouveau
Gouvernement réservera à la réforme territoriale. Le regroupement des
intercommunalités demeure cependant d’actualité pour faire naître un véritable
pouvoir territorial à la place de l’éparpillement actuel. Il va falloir en
faire un instrument au service d’une ruralité moderne, c’est-à-dire faite pour
notre siècle et non pour le précédent.
On ne ressuscitera pas le passé. On ne bâtira pas l’avenir sur des
modèles anciens. Nous devons organiser notre
territoire, le Sud Manche, pour nous donner la
capacité politique d’avoir une vraie ambition sans jamais nous contenter de
gérer sagement les affaires courantes comme si le monde était immuable.
Incontestablement, nos intercommunalités n’ont pas toujours
la dimension utile : la plus petite communauté de communes du Sud Manche compte 2600
habitants ; la plus petite d’Ille-et-Vilaine 8000 ! Les
Normands sont pourtant aussi capables que les Bretons de se regrouper pour
répondre au meilleur coût aux besoins de la population et rendre leur
territoire plus attractif pour les familles et les entreprises. N’ayons pas peur
de voir plus grand : il ne s’agit pas de bouleverser les habitudes des
habitants mais avant tout celles des élus et des services territoriaux, en
mettant en commun nos moyens pour mieux gérer et avoir des projets plus
ambitieux.
De nos jours, les jeunes couples et les familles, comme les entreprises,
peuvent s’installer où ils veulent: c’est le coût du
logement, l’emploi, la formation, le
transport, les services et le cadre de vie qui sont déterminants. Les territoires
sont en concurrence. Ce sont les plus dynamiques, là où l’activité se développe
et où les services aux familles sont les meilleurs, qui tireront leur épingle du
jeu.
De deux choses l’une : soit nous entrons pleinement dans cette
compétition des territoires, soit nous nous enfermons définitivement dans un
passé qui n’existe plus que dans nos souvenirs et ne resurgira jamais. Tel est
bien l’enjeu des prochaines années pour la Basse Normandie en général et le Sud
Manche en particulier.
Alors, n’ayons pas peur de nous
regrouper pour être plus forts, plus efficaces, plus compétitifs et plus
attractifs !
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