Pour la création d'un pouvoir rural - Par Jean-Louis Cuche
Etat des lieux
Dans le Sud-Manche, les deux Communautés de communes avec une réelle
puissance politique et budgétaire sont Granville et Avranches. La réforme des
collectivités territoriales va permettre à ces deux collectivités d’atteindre 50 000 habitants pour le pays
Granvillais et plus de 30 000 habitants pour la Communauté de communes
d’Avranches.
A l’est de l’A84, si aucune initiative n’est prise, l’émergence d’un tel
regroupement ne pourra se réaliser. Or,
c’est bien ce regroupement intercommunal qui permet aujourd’hui de faire levier
sur les moyens financiers et humains.
Seule cette coopération donnera la possibilité aux communes du Sud
Manche d’atteindre le nombre suffisant de citoyens et d’accéder au budget nécessaire aux besoins de développement.
Au carrefour de la Basse-Normandie, de la Bretagne et des Pays de la Loire, le
territoire du Mortainais jouit d’une situation géographique privilégiée qu’il
est nécessaire de revaloriser.
Une opportunité pour un pouvoir rural au Mortainais
Pour atteindre une taille critique suffisante, le territoire regroupant les Communautés de communes de Mortain, Sourdeval, Juvigny-le-Tertre,Saint-Hilaire-du-Harcouët et de la Sélune devront adopter la même stratégie de fusion que les Communautés de communes de Granville et d’Avranches. En effet, chacun de ces territoires dispose d’atouts qui, isolés, ne peuvent « faire le poids » politiquement et budgétairement.
Les projets sont nombreux, les habitants sont dynamiques mais
beaucoup d’initiatives sont découragées par le manque de moyens. Il est nécessaire que les forces vives
s’unissent pour qu’enfin, ce territoire récolte les fruits de son énergie et de
son travail. Ainsi, en coopérant dans le cadre d’une structure intercommunale
forte qui a les moyens de ses ambitions, les habitants du Mortainais pourront
enfin développer leurs projets et décider de leur avenir.
Expliquer et faire comprendre
C’est par une pédagogie de qualité, que chaque habitant de chaque commune
comprendra que l’intercommunalité est la seule « carte à jouer » pour sauver
les services et impulser une nouvelle dynamique sur le territoire. Au regard de
l’état actuel de son information, il semble naturel que la population rurale
soit attachée aux relations de proximité qu’elle entretient avec son maire et
sa commune. L’intercommunalité apparaît encore comme très « distante » et
trop « technique ». Pour que chaque
citoyen puisse comprendre l’intérêt « local » du partenariat territorial, il
est nécessaire de l’informer clairement. La loi de 1992 portant sur la création
des Communautés de communes et la loi du 10 décembre 2010 portant sur la
réforme des collectivités territoriales, peuvent permettre aux Mortainais de se
regrouper et d’atteindre une assiette démographique de 40 000 habitants, lui conférant
ainsi un poids politique et un budget conséquent. C’est cette compréhension
même de l’intercommunalité qui conduira spontanément le citoyen à y adhérer.