Grands équipements du Sud Manche


Grands équipements et attractivité du Sud Manche 


Par Pierre-Jean Blanchet

Constat

Une vision stratégique du territoire du Sud Manche doit nous amener à conduire une réflexion sur les grands équipements en mesure de contribuer à son attractivité et à son développement, avec les retombées que l’on peut en attendre.
Il convient, pour cela, de définir, de hiérarchiser ces équipements (majeurs, connexes, annexes) et leur donner une cohérence d’ensemble pour éviter un « catalogue » de projets difficiles à programmer dans un temps raisonnable.

Propositions :

1-   Deux sites exceptionnels à équiper pour le rayonnement du Sud Manche :
Dans le Sud Manche, il y a deux sites majeurs: Le Mont-Saint-Michel (patrimoine mondial, lieu spirituel de grande importance) et Granville (la Monaco du Nord, Dior, son bassin de croisière autour de l’archipel de Chausey). Par leurs qualités exceptionnelles et leurs situations géographiques, ils profitent d’un rayonnement qui leur permet de capter des flux en provenance des métropoles régionales : Caen, Rennes, Nantes, Le Mans, Rouen, mais aussi Paris et d’autres capitales européennes.

Les projets de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel et d’extension des ports de Granville sont de nature à renforcer le rayonnement, l’attractivité de ces sites et profiter ainsi à tout le Sud Manche.
Ailleurs, des exemples d’équipements appuyés sur des sites majeurs ont démontré les dynamiques de développement engendrées par ces projets: le port de Bilbao avec le projet « Guggenheim », le port de Lorient avec le projet « Tabarly » et la reconstruction de l’Hermione, le fameux bateau de Lafayette à Rochefort.

2-   Des équipements structurants pour le Sud Manche :
A ces équipements « phares » ou majeurs, il convient d’adjoindre les projets connexes (liaisons routières et ferroviaires) nécessaires à un acheminement convenable des visiteurs attendus vers ces grands sites, mais aussi pour irriguer à partir de ces sites, des territoires pourtant dignes d’intérêt et malheureusement mal desservis. L’interconnexion avec d’autres modes de transport (aéroports internationaux, TGV, trafic maritime) nécessite de parfaire des connexions avec les grands axes.
Des initiatives ont déjà été prises par le Département et la Région, mais il convient de préciser les besoins en la matière,
- sur les liaisons routières (Avranches-Granville et son raccordement à l’A84, RD 976 entre Saint-Hilaire du Harcouët et Pontorson, le contournement Est d’Avranches…)
- sur les liaisons ferroviaires (avec la modernisation de la desserte du Paris-Granville,  la mise aux normes Dol-Avranches pour accueillir le TGV en provenance de Rennes et la ligne  « Baie » reliant Saint-Malo à Granville en toutes saisons.

3- Des équipements annexes pour le Sud Manche :
Le troisième étage de la fusée, ce sont bien entendu tous les projets très souvent de la compétence des communautés de communes (en cours de réorganisation) qui s’inscriront dans cette cohérence d’ensemble et qui peuvent toucher différents domaines (zones d’activités, aménagements touristiques, aménagements urbains…).

Pour tous ces projets, il est important de mesurer les retombées attendues de ces équipements (les études socio-économiques le permettent), mais il convient aussi d’examiner les moyens de mener à bien ces projets par les conditions de faisabilité suivantes :
- La faisabilité technique (études préliminaires)
- La faisabilité financière : la période de restrictions impose d’imaginer différents dispositifs (Participation Public-Privé par exemple).
- L’acceptation sociétale : travailler en amont avec les acteurs de développement et en débattre avec le public.
- La faisabilité règlementaire : le Sud Manche dispose d’atouts (bocage, littoral, vallées de la Sée et de la Sélune…) qui contribuent à son attractivité et qu’il faut préserver. Cela dit, la recherche d’un équilibre protection-aménagement doit conduire à une grande vigilance dans les décisions prises lors de l’élaboration des SCoT (Schéma de cohérence territoriale) et à garantir la compatibilité de leurs déclinaisons avec les PLU (Plan locaux d’urbanisme). Les décisions prises à ce niveau sont lourdes de conséquences tant en termes de protection que de faisabilité. Les élus et les acteurs locaux doivent se mobiliser lors de l’élaboration du SCoT pour éviter de se retrouver piégés par des contraintes réglementaires qui paralyseront tout développement possible à l’avenir.

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